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Fouilles archéologiques
Deuxième campagne de fouilles archéologiques Août-Octobre 2020
Présentation de la campagne de fouille archéologique programmée en 2020
Historique des recherches.
En 1980, suite au projet de construction d’un groupe scolaire à l’emplacement de l’ancienne abbaye Saint-Médard de Soissons,une autorisation de sauvetage urgent a été accordée dès l’été 1980, suivie d’un sauvetage programmé en 1981. La découverte des vestiges de l’église principale,que l’on croyait avoir été entièrement détruite à l’époque de la Révolution, a justifié l’abandon du projet de construction à l’intérieur de l’enceinte monastique. Diverses observations réalisées par la suite, au fur et à mesure des travaux d’aménagement du site, principalement en 1985 et en 1986, ont démontré que la crypte, rare vestige du monastère resté en élévation,appartenait au même programme de construction que cette église. Etant donné les dimensions de l’édifice et les techniques de construction employées,la datation carolingienne de cet ensemble a été remise en question et,depuis, l’église et sa crypte sont diversement datées entre le IXe siècle et le XIe siècle,selon les spécialistes de l’architecture médiévale.
En 1990,la synthèse des résultats concernant les fouilles des années 1980 a été présentée lors du Congrès archéologique de France1. L’étude stratigraphique,dans le cadre de ces fouilles de sauvetage, ayant été limitée, le débat concernant la datation de l’édifice a été laissé ouvert,dans l’attente d’une fouille programmée.
En 1997, la documentation historique et iconographique rassemblée à l’occasion de ces fouilles a été publiée2, formant une base documentaire pour les recherches à venir grâce aux contributions de l’abbé Delanchy, de Josiane Barbier, de Michel Dhénin et Michel Hourlier, de Ghislain Brunel, de Denis Defente et de Jean Mesqui…
-> Consulter la suite du document du 9 juin 2020
Protection des fouilles archéologiques
Pose de toiles de protection sur les fouilles archéologiques pour la période de gel. Janvier 2020
Campagne de fouilles archéologiques du 3 au 29 juin 2019
Le but de la campagne de fouilles 2019 est de recueillir les dernières informations nécessaires concernant l’église principale et sa crypte pour l’élaboration d’un programme triennal.
Les recherches organisées par Denis Defente de 1980 à 1989, dans le cadre du service archéologique municipal du musée de Soissons, ont permis d’établir que la crypte de Saint-Médard appartenait à la même campagne de construction que la grande église dégagée en fouille en 1980-1981 (même technique de construction et même niveau d’arase des fondations, pour le chevet oriental de la crypte et pour les travées jouxtant le bloc-façade occidental de l’église). Les contreforts intérieurs, dans le cas où ceux-ci appartiendraient au premier bâtiment, pourraient correspondre à la nécessité de contrebuter les murs de la nef, le voûtement des bas-côtés qui apparaît sur les plans modernes ayant pu être réalisé postérieurement.
Ces résultats ont été obtenus dans la partie occidentale, par le dégagement d’une partie des ruines de l’église et le vidage de plusieurs fosses creusées à l’époque de la Révolution pour la récupération des pierres des fondations. Deux stratigraphies à l’extérieur du mur gouttereau de cette zone ont également pu être étudiées en lien avec les premières phases de transformations du bâtiment. Pour la partie orientale, les résultats ont été obtenus par la réouverture de sondages anciens à l’extérieur et à l’intérieur de la crypte.
Aucune stratigraphie n’a été recherchée afin de préserver le potentiel archéologique de ce secteur déjà très perturbé. La confrontation de ces résultats aux deux plans du monastère, des XVIème et XVIIème siècles, a permis de proposer une hypothèse d’organisation du plan de cette église et de son évolution. Le bâtiment d’origine devait être une église à trois vaisseaux présentant un rythme différent entre les travées de la nef et celles du chœur.
A l’imposant bloc façade occidental de 45 m de large devait répondre un chevet oriental complexe vu la densité et la spécificité du système de fondation. Les tours flanquant le chœur ont été ajoutées postérieurement. L’élévation moderne de la crypte ne correspond que très partiellement à l’organisation des fondations du bâtiment d’origine. Les premières transformations de l’édifice avant le XIIème siècle présentent une histoire commune dans la partie nord-ouest de l’église et dans la crypte orientale mais il n’a pas été possible de proposer une date précise de construction de l’ensemble, attribué selon les historiens d’art au IXème, au Xème ou au XIème siècle.
La synthèse de ces résultats a été présentée en 1990 lors du Congrès de la Société Française d’Archéologie et publiée en 1997 dans l’ouvrage consacré à l’abbaye (Defente, éd., 1997).
En 2018, la réactualisation de l’ancienne étude de la céramique (Defente 1983) et de l’étude de l’architecture de la crypte a permis de confirmer que la série des premières transformations de l’église et de la crypte s’achève au début du XIIème siècle et que la construction de l’ensemble crypte/église pourrait dater de la période carolingienne, peut-être du Xème siècle (cf. annexe de Mecquenem, 2018) mais les arguments restent trop ténus pour proposer un avis définitif. La reprise de l’étude de l’architecture de la crypte a également permis de préciser la multiplicité des campagnes de transformation de la crypte jusqu’à la période moderne en confirmant, par exemple, que les voûtes d’arête du couloir transversal appartiennent à la reconstruction de l’église, au XVIIème siècle. La liaison entre l’église haute et la crypte, tout comme les transformations successives, pourraient être précisées par la remise au jour et l’étude des structures du chœur dégagées par les Monuments historiques durant les années 1950 ainsi que par des relevés plus précis en plan et en élévation de l’ensemble de ce secteur. Enfin le plan général de l’église proposé repose toujours en grande partie sur l’interprétation des plans des XVIème et XVIIème siècle.
Ces conclusions ont été présentées lors de la journée d’étude organisée à Soissons par l’association Abbaye royale de Saint-Médard de Soissons le 2 juin 2018 et seront publiées avec les actes de cette journée (Defente, de Mecquenem, à paraître, 2020).
Dans la perspective d’un projet européen de mise en valeur du site et d’une éventuelle proposition de programme triennal d’archéologie programmée, une compréhension plus précise de cet ensemble reste donc nécessaire. Il est donc proposé, pour 2019, une enquête complémentaire de surface, non-destructive, en trois points.
- Dégagement des structures mises au jour durant les années 1950-1960 à l’emplacement du chœur aux abords de la crypte, partiellement remblayées depuis par l’effondrement des coupes. Les résultats étant très mal renseignés, cette opération permettra une meilleure compréhension des architectures dégagées à l’époque, notamment les fondations de la travée du chœur jouxtant la crypte, leur évolution et leurs liens avec la crypte. Les vestiges du chœur dégagés à la même époque, au-dessus des caveaux occidentaux de la crypte, et leur relation avec le chevet plat seront également étudiés. Un relevé précis en plan et en élévation de l’ensemble de cette zone permettra une meilleure compréhension de ce secteur majeur de l’édifice. Des analyses de mortier et des datations des charbons de bois par radio carbone sont prévues.
- Relevé numérique des vestiges de l’église principale et de la crypte. Cette opération est un complément indispensable au relevé en plan et en élévation. Elle permettra à terme d’intégrer la documentation ancienne ainsi qu’une modélisation des hypothèses proposées des états successifs du bâtiment. Il est important de réaliser ce relevé numérique avant tout programme de restauration.
- Détection géophysique à l’emplacement de l’église principale. Cette opération a pour but de mieux renseigner le système de fondation de l’église pouvant subsister afin de pouvoir préciser le plan de l’église, de déterminer l’importance des récupérations de matériaux à l’époque de la Révolution et, plus globalement, le potentiel archéologique du site.
L’ensemble de ces recherches permettra un bilan complet du site, préalable à l’élaboration d’un programme de fouilles.